General Willard

Le général Willard est une force tranquille. Tellement costaud et épais qu’on le plaçait souvent entre la générale Topgun et le général Barbossa pour qu’ils ne puissent pas se taper dessus. Il nous accueille dans son bureau. Au mur, de nombreux témoignages de ses faits d’armes. Médailles et autres photos… Avant même que nous soyons assis, il commence à nous raconter sa plus belle mission. Une certaine mission « A.N. », malheureusement il ne se souvient pas de la signification de l’acronyme. L’objectif était de sauver un certain soldat… Donc il ne se souvient plus du nom non plus. Décidément. Par contre il se rappelle parfaitement les tenues qu’il portait tous les jours qu’a durée cette opération. Il nous illustre son histoire avec des photos de lui, ou les autres personnes photographiées sont gribouillées lorsque ce ne sont pas des selfies. Nous demandons s’il s’est fâché avec eux, car vu son flegme il nous paraissait étrange qu’il puisse être entré en conflit avec qui que ce soit « non ils n’étaient juste pas assez photogéniques alors que moi… ». Le général Willard ne finit pas sa phrase et repart dans ses explications d’opérations réussies… apparemment il avait bu un smoothie à la fraise… blablabla… puis à la fin le président avait demandé à lui serrer la main… blablabla… il s’était signé lui-même un autographe pour le revendre plus tard… blablabla…

Bref, effectivement le général Willard est une force tranquille, une montagne bien accrochée. Impossible de le déloger… Du passé ! Plongé dans une nostalgie excitante qu’il ne connaitra plus, le général Willard ne nous voit même pas partir, malgré nos questions et signes d’agacement.

General Willard is a quiet force. So big and thick that he was often placed between General Topgun and General Barbossa so they couldn’t hit each other. He welcomes us into his office. On the wall are numerous testimonials to his feats of arms. Medals and other photos… Even before we’re seated, he starts telling us about his greatest mission. A certain « A.N. » mission, unfortunately he doesn’t remember the meaning of the acronym. The objective was to save a certain soldier… So he can’t remember the name either. Obviously. On the other hand, he remembers perfectly the outfits he wore every day of the operation. He illustrates his story with photos of himself, or the other people photographed are scribbled on when they’re not selfies. We ask if he got angry with them, because given his phlegm it seemed strange that he could have entered into conflict with anyone: « No, they just weren’t photogenic enough, whereas I… ». General Willard didn’t finish his sentence and went back to explaining successful operations… apparently he’d had a strawberry smoothie… blah blah blah… then at the end the President had asked to shake his hand… blah blah blah… he’d signed himself an autograph to sell later… blah blah blah….

In short, General Willard is indeed a quiet force, a well-hung assembly. Impossible to dislodge… From the past! Immersed in an exciting nostalgia he’ll never know again, General Willard doesn’t even see us leave, despite our questions and signs of annoyance.